Quand j’ai songé à parler des chakras pour cette conférence, je me suis dit que ce serait un sujet facile, vu que ça fait un certain temps que je m’y intéresse… Eh bien non. Cela ne se présente pas comme ça. Plus j’ai cherché à être précise dans l’approche des chakras, plus ma perplexité, voire mon inquiétude a grandi : en fait, il y a des désaccords sur un grand nombre de points. Alors que dire ? Que faire ? Un choix parmi ces propositions ? mais lequel ? Je ne m’y sentais pas habilitée. Finalement, j’ai choisi de vous partager ma perplexité quand elle est là, et à partir de là, étrangement, ma perplexité a fondu… ce qui me laisse perplexe ! Que sont les chakras, à quoi servent-ils et comment ça marche ? Le cas échéant, comment les guérir et leur permettre de répondre à la totalité de leur programmation, tel est donc le sujet du jour.
Commençons par le mot chakra et les renseignements étymologiques qu’il nous donne. Chakra vient du sanskrit et signifie d’abord disque. Comme on doit tout transférer en 3D, il faut comprendre « sphère ». D’ailleurs le principal exemple de chakra-disque chez les Hindous est le soleil. Ensuite, comme tout tourne, le deuxième sens du mot chakra indique la rotation et on le traduit par « roue ». Un chakra est donc un soleil qui tourne. Dans les traductions diverses de ce mot, on trouve « centre » parce qu’un chakra est un point de rencontre, on trouve aussi souvent « plexus » qui est un terme aussi utilisé par la médecine. Plexus signifie littéralement « tricot », d’après son origine grecque, ou « entrelacement ». Et c’est en effet une des particularités des chakras que de rassembler en leur sein différentes composantes de différents plans. Parfait. Sauf qu’en médecine, ce qui se rencontre, ce sont des aspects de notre corps qui se voient. Ce sont des entrelacements complexes de vaisseaux et de nerfs identifiables, visibles à l’œil ordinaire et tangibles. Qu’ils se trouvent à peu près au même endroit que ce que d’autres nomment chakra est peut-être un hasard, parce que le problème du chakra, c’est qu’il ne se voit pas.
Comment ça, il ne se voit pas ? D’où viennent alors ces bibliothèques entières de description ? D’un œil vertical qui voit ce qui est caché à nos yeux ordinaires ? Alors adhérer à ces dires relève de la foi ou de la crédulité selon le côté où on se positionne. A moins qu’on ne fasse une recherche intérieure de ressenti jusqu’à ce qu’on les rencontre personnellement, ce qui amène les sceptiques à parler d’autosuggestion quand d’autres parleront d’expérience … Depuis peu, on approche davantage les chakras avec les photos Kirlian qui ont montré en Russie dès 1939 la lumière qui se dégage de parties du corps ou d’objets posés sur une plaque photographique qu’on soumet ensuite à une forte intensité électrique. Mais quand même, le sens et la composition de ces émanations sont toujours fortement discutés et ne « prouvent » rien.
A la base de la controverse se pose cette question-ci : ce qui ne se voit pas, est-ce ce qui n’existe pas ? Une vieille amie normande me disait un jour : « Le vent, tu ne le vois pas, et pourtant il fait son travail ! » Et les microbes, existaient-ils avant le microscope, ou serait-ce le microscope qui leur a donné naissance ? Les étoiles qu’on distingue un jour au télescope non seulement ne sont pas nées le jour où on les découvre, mais souvent au contraire, elles ne sont déjà plus. Comme disait Descartes qu’aucun rationaliste ne remettra en cause : « Nos sens nous trompent ». La rationalité peut s’exercer comme on veut, je ne vous proposerai donc pas d’entrer dans ce débat. Quand on roule vers Marseille depuis Paris, on ne voit pas la ville, mais on fait confiance à ceux qui l’ont vue et qui ont tracé le chemin, c’est absolument la seule façon d’aller de Paris à Marseille. Quels que soient les supports, le tuyau du voisin du dessus pour éviter le tunnel de Fourvière, l’application GPS dernier cri ou une vieille carte qui se détache aux pliures, il nous faut faire confiance et nous mettre en route, sinon Marseille jamais ne fera nos délices. Or les taoïstes et d’autres maîtres de traditions du Tibet, de l’Inde et même de la kabbale, traditions auxquelles je fais confiance, ont écarté la question de l’inexistence des chakras comme nulle et non avenue, c’est pourquoi je vous propose de les suivre.
Nous découvrons que non seulement ces traditions n’écartent pas les chakras mais qu’elles en font un des axes essentiels de leurs pratiques en transmettant des pratiques diverses pour des chakras au meilleur de leur forme. C’est que les chakras nous donnent rendez-vous avec l’énigme de l’univers, avec le vertige du sens de la vie de l’homme et même de l’essence de l’humain. De l’humain ? Regardez le corps d’un animal, il est fait plus ou moins comme le nôtre, il a aussi des chakras, nous ne sommes pas si différents. De plus en plus même on parle des chakras de la terre, et j’avoue avoir été bluffée par une photo montrant les chakras de l’homme sur une colonne vertébrale, sous forme pyramides le long du Nil.
Pour comprendre ce qu’est un chakra, son rôle et son fonctionnement, il faut cesser de voir son corps uniquement avec les deux yeux horizontaux qui voient la matière, donc cesser de se considérer comme un exemplaire de matière pleine et séparée des autres exemplaires par une frontière de peau, de pensées et d’émotions. Car dans un tel système, la communication avec le reste de l’univers est forcément très partielle, et plusieurs finissent par la considérer comme inutile, impossible même autrement que, dans le meilleur des cas, par une projection mentale ou un effort intellectuel des sciences qui vont d’un objet à un autre, d’un moi à l’atome, à l’étoile, au neurone. D’un moi à un autre que moi. Dans ce contexte, nous vivotons, nous survivons même parfois, accablés par l’hostilité de l’existence, de circonstances qui ne dépendent pas de nous, et de l’âge qui traque notre jeunesse. Ratatinés, un jour nous capotons…
En revanche, dans un système où le vivant dans son ensemble porte la marque de l’unité de sa conception (unité qu’on peut discerner dans l’atome, ou dans la rotation, ou la sphère, ou l’harmonie des chiffres et des proportions qu’on nomme le nombre d’or), alors notre corps doit forcément être relié à cette unité, à cette beauté et à cette force de conception. Et pas seulement notre corps, mais nos sentiments et nos idées, en un mot toute notre vie. Mieux, si nous y sommes reliés, nous bénéficions de toutes ces forces. Mieux encore, étant reliés nous pouvons les utiliser aussi… Voilà qui devient intéressant… Oui, mais comment nous relier ? c’est là que nous avons besoin d’outils de connexion, outils énergétiques, et que nous rencontrons les chakras. Les chakras ne se comprennent bien que dans une vision spirituelle de la matière ou une vision incarnée de l’esprit, autrement dit dans la vision de l’unité de toute création.
Le nombre des chakras est paraît-il de 72.000. Enfin chez les Hindous. Parmi eux, certains sont plus importants bien sûr, on en a compté aussi 12, 28 ou 7, ou encore 6 plus 1, et les taoïstes se limitent souvent à 3 : un étage des pieds au diaphragme qui concerne le corps et l’inconscient, un étage jusqu’en haut du cou pour l’émotionnel, et puis la tête et au-dessus. Certains reconnaissent que les chakras sont organisés dans notre corps en un seul système d’autres assurent qu’il y a plusieurs systèmes qui se superposent encore au-dessus de nous, voire au-dessous. Les chakras s’étagent de haut en bas… ou de bas en haut, ils prennent racine dans le canal central (version taoïste) qu’on nomme aussi sushumma chez les Hindous – mais est-ce bien du même canal qu’ils parlent ? s’agit-il du même emplacement ? Ils tournent toujours vers la droite ou parfois aussi vers la gauche, c’est selon. Les chakras sont polarisés ou alors la question n’est pas du tout abordée. D’ailleurs les canaux de polarisation ne se présentent pas forcément selon le même trajet et leur rencontre avec les chakras n’est pas toujours au même lieu de rendez-vous. Franchement, il y a des moments où on apprécie la science occidentale et sa rigueur dans le vérifiable, d’autant plus que dans la méditation, après un petit moment on peut ressentir à peu près tout ce qui est indiqué. Alors peut-être que peu importe après tout. De plus, heureusement, ces différentes approches ne présentent finalement que des différences minimes tant la définition de base est unique. Alors quelle est-elle ?
Elle est que le chakra est un convertisseur d’énergie en masse ou de masse en énergie. Le XXème siècle peut accepter l’hypothèse de cette transformation depuis Einstein et son E=mc2 qui explique (et ne m’en demandez pas plus !) qu’en certaines circonstances, une masse peut se transformer en énergie ; nos bombes atomiques sont appuyées sur cet accord. La masse se transforme en énergie grâce à l’explosion des atomes, ou grâce à leur fusion comme ça se passe dans le soleil. Y aurait-il en nous une possibilité de fusion atomique, ou de déflagration d’une énergie universelle ? Serions-nous des soleils ou des bombes ? En tout cas, si une masse peut se transformer en énergie, c’est qu’une énergie peut se transformer en masse. Nous sommes énergie, nous sommes masse. Même si vous ne croyez pas en ce quelque chose non-concevable, ce tout autre que la plupart d’entre nous qui conçoit ce que nous ne savons pas faire, vous êtes d’accord que vous dites parfois que vous êtes épuisé ? Qu’est-ce que l’épuisement ? L’épuisement de l’énergie dans votre masse, c’est tout.
A partir du moment où on admet cette hypothèse que l’univers est l’expression d’une unité d’énergie déployée dans la diversité des formes et que les chakras sont dans notre diversité les outils de reconnaissance de cette unité, nous sortons de l’enfer. L’univers est comblé de plénitude, nous y avons part. Notre solitude terrorisée par le vide hostile des espaces infinis s’anéantit dans la jouissance, c’est dommage que Pascal ne l’ait pas su, lui qui disait « Le silence éternel des espaces infinis m’effraie ». Car nous sommes le lieu d’une circulation d’énergie d’une vastitude à l’autre, d’une intelligence et d’un amour hors de notre compréhension. Loin d’être un corps obscur, solitaire et gémissant enfermé dans un placard voué à la destruction qu’on nomme aussi entropie, nous prenons conscience qu’il y a en nous la possibilité de devenir le temple de l’orgasme divin, mieux même, sa chambre nuptiale, et que nous sommes invités à la joie des noces. Oui, mais comment y parvenir ?
La réponse est peut-être dans la connaissance des chakras. C’est par cet organisme énergétique que le silence est devenu son, que l’amour s’est projeté dans l’incarnation, que l’Un s’est fait harmonie ou comme je le disais tout à l’heure, que l’énergie est devenue masse. Ainsi le divin est-il devenu l’hôte mystérieux de nos corps. Pour ce soir, je vous propose de retenir le chiffre de sept chakras qui structurent notre organisme et de laisser de côté les 72.000.
Je disais tout à l’heure qu’on étageait les chakras de haut en bas ou de bas en haut. En fait, la réponse est qu’on fait les deux : la lumière vient d’en haut, fréquence énergétique telle que la bible mentionne neuf hiérarchies d’anges pour descendre jusqu’à l’ange en bas de l’échelle. C’est le seul barreau accessible à notre perception – et encore pas toujours – on le nomme souvent ange gardien. Chez les Tibétains, il existe aussi des hiérarchies célestes. Rapportés aux chakras, cela signifie que l’énergie d’en haut est trop élevée pour que nous la supportions sans faire exploser notre système, elle doit être filtrée et ralentie par des sortes de turbines qui condensent la matière avec le ralentissement, partant d’une énergie qui est pure force et circulation pour arriver peu à peu à la pierre dense et immobile. A ce propos, on apprend encore dans la bible un fait étrange : que deux hommes bien intentionnés avaient touché l’arche de l’alliance pour l’empêcher de tomber pendant qu’on la transportait, et qu’ils étaient tombés raides morts. J’avais été choquée de ce manque de gratitude divine avant de comprendre qu’il s’agissait d’une loi physique : ces gentils messieurs n’avaient pas le niveau énergétique suffisant pour un tel contact que personne ne leur avait demandé et ils étaient morts d’une sorte d’électrocution, en somme. Quant à nous, quand la divinité s’incarne à travers notre canal central et nos chakras, elle ralentit sa fréquence depuis le chakra coronal au-dessus de la tête jusqu’au chakra racine du périnée avec ses relais dans les articulations des jambes et sous les pieds. Ce ralentissement permet la communication entre les états différents de la matérialisation de l’esprit.
Entre ces deux chakras dont les ouvertures sont orientés dans la verticalité, le haut vers le haut et le bas vers le bas, sont donc étagés cinq autres qui ralentissent peu à peu l’énergie divine dont nous sommes faits et qui sont disposés horizontalement. Ces chakras ayant chacun une porte arrière entre deux vertèbres et une porte vers l’avant, nous allons retrouver le chiffre 12 aussi prôné : les deux verticaux avec une seule porte chacun, puis les cinq horizontaux à deux portes, soit deux fois cinq, dix. Dix plus deux, ça fait douze, ce n’est pas la partie la plus difficile de l’approche des chakras !
A chaque étage correspond donc un état de la manifestation de la conscience si bien que certains yogis appellent les chakras « jardins de Dieu ». Chaque fois, le chakra permet la circulation de l’énergie divine, ou pour parler plus simplement, de l’énergie de la vie. Comme la vie est protéiforme, comme son expression est multiple tout en restant unifiée, les attributs des chakras sont multiples et il est tout à fait naturel qu’on parle aussi de plexus. Ainsi un chakra est relié à un élément (par exemple la terre pour le périnée), à un son (une note de musique même, en commençant par le Do au périnée), il est relié à un animal (l’éléphant pour ce premier chakra), il est relié à une planète (par exemple Saturne au périnée), il est relié à une couleur et le périnée dispose de la couleur à la vibration la plus lente : le rouge, couleur vibratoire de la terre. Nous avons retenu sept notes pour faire de la musique et sept couleurs dans l’arc en ciel, il est donc facile de faire les correspondances pour chaque chakra. Baudelaire ne disait-il pas dans un poème justement appelé Correspondances : « Les parfums, les couleurs et les sons se répondent » ?
Et puisqu’on parle de parfum, c’est le moment de rappeler que les chakras sont reliés à nos sens, et que l’odorat est attribué au chakra racine. D’ailleurs voyez, nos cousins mammifères qui sont plus proches de la terre que nous, ont souvent le nez occupé à flairer ce qui se passe d’intéressant sur le sol (ce qui soit dit en passant nous échappe plus ou moins complètement). Enfin, retrouvant la médecine allopathique, nous verrons que les chakras sont associés à des glandes – même si le périnée et le centre du ventre se voient parfois intervertir leur correspondance tantôt avec les surrénales, tantôt avec les gonades, selon les traditions. Les chakras nourrissent aussi les organes et les parties du corps en général qui sont les plus proches d’eux. C’est pourquoi le périnée est souvent considéré comme responsable de la santé des organes reproducteurs et du système d’excrétion, ainsi que de la bonne santé des jambes et des pieds. Dans une optique énergétique, on dit aussi que chaque chakra est relié à un corps, le périnée étant relié à notre corps physique, puis les autres à des corps de plus en plus subtils qui forment notre aura. Mais subtil ne signifie pas meilleur.
Il faut se garder de penser qu’un chakra serait plus important qu’un autre, plus noble ou plus honteux, puisque tous sont des expressions de la puissance jubilatoire de la création, des soleils de couleurs différentes qui n’expriment que l’intelligence et l’amour. Vous pensez que ça va de soi ? En rapport avec le chakra racine, j’ai eu la surprise de découvrir que le nerf qui parcourait le périnée s’appelait jusqu’à très récemment le nerf honteux. A contrario, nous accordons une importance hypertrophiée au mental avec notre « je pense donc je suis ». Je me souviens que quand j’étais prof, il m’arrivait parfois de conseiller à des parents une voie moins intellectuelle pour leur enfant, eh bien, s’ils ne vivaient pas déjà un calvaire familial avec le collège, ils prenaient une mine catastrophée. Le tao prône la voie du milieu, nos proverbes nous enseignent que l’excès en tout est un défaut, de même pour être heureux et partager ce bonheur, nous devons chercher l’harmonie entre nos chakras et la vitalité pour chacun d’eux sans en mépriser ou en sacrifier aucun. Pour avoir une robe d’arc en ciel comme Peau d’Âne que nous contait Perrault, il faut que nos chakras soient en bonne santé et harmonie. D’ailleurs pour qu’un arbre s’élève haut dans le ciel, il lui faut de profonds racines, et plus il s’élève, plus il s’abaisse. Tous nos chakras sont donc indispensables, chacun à leur place.
Oui, mais comment savoir si nos chakras sont harmonieux ? On peut entrer dans une intériorisation et une visite introspective de nos chakras pour les sentir. Mais il y a plus simple, répondons à cette question : notre vie est-elle harmonieuse ? Sommes-nous de doux rêveurs sans cesse à la ramasse, comme disent les enfants de ceux qui sont largués dans leur monde loin des réalités matérielles ? Serions-nous capables de traverser la rue en regardant du mauvais côté ou sans regarder du tout, la tête dans les nuages et les pieds on ne sait pas où ? Ou encore, notre main frétille-t-elle vers la télécommande dès qu’un documentaire est annoncé à la télé ? Nos pas nous entraînent-ils vers le bistrot chaque fois que notre compagnie pousse la porte d’une église, ou au contraire n’aspirons-nous qu’à des ashrams et des heures de méditation, fuyant l’idée de chausser des baskets pour un moment de sport ou d’un peu de ménage ? Sommes-nous toujours placides et de bonne humeur ou sujets à des haut et des bas dans tous les domaines de l’émotion ?
Si tel est le cas, il y a fort à parier que le chakra correspondant dysfonctionne. Il peut être ralenti, voire atrophié, il peut se courber sur sa tige, tourner dans le mauvais sens et autres manifestations que les clairvoyants vous décriraient mieux que moi.
Considérant qu’avoir l’information d’un dysfonctionnement, c’était le début de la guérison, j’ai d’abord pensé à commencer par un tableau des chakras pour nous aider à discerner où nous allons bien, et où ça fait pimponpin. Mais comme j’ai été amenée dans ce tableau à accumuler des signes de dysfonctionnement dans lesquels je me suis reconnue à peu près à chaque étage, j’ai fini par me démoraliser moi-même. Du coup, envisageant qu’il en serait peut-être de même pour vous, j’ai décidé de commencer plutôt par vous partager les moyens de guérison qui sont venus à ma connaissance.
Le premier moyen est l’état d’esprit dans lequel nous allons nous intéresser à nos chakras, c’est-à-dire à nous. En premier lieu, pas de culpabilité : si nous nous sentons concernés par des déséquilibres, ne nous sentons pas fautifs. L’épanouissement des chakras dépend de la nourriture qu’ils ont reçue, tout comme des fleurs dépendent d’eau et de soleil, alors ce n’est pas de notre faute si notre chakra racine par exemple n’a pas reçu sa nourriture quand nous étions bébés, en revanche, ce sera grâce à nous s’il guérit. Comme tout le reste de notre corps, les chakras dépendent aussi des mémoires ancestrales, et si notre arrière-arrière grand-père faisait cuire sous sa selle des steaks cannibales, nous n’en sommes pas directement responsables. Il est bien suffisant que nous reconnaissions en nous des pulsions bizarres qui ne nous appartiennent pas et que nous ayons envie d’y mettre un terme. Comme on dit dans le bâtiment, c’est notre chantier et il n’y a aucune raison de culpabiliser devant un chantier. Au contraire, prenons conscience qu’en nous occupant de ce chantier, nous travaillons aussi pour notre lignée avant arrière, et pour tous les humains qui ont des problèmes en résonance avec les nôtres. Si nous devons choisir un état d’esprit, reconnaissons notre valeur et comme dit l’émission télé, notre juste choix.
Ensuite, un peu d’humilité ! Rappelons-nous que nous ne sommes pour rien dans l’existence des chakras. Quand nous créons la vie, comme nous les femmes qui concevons des bébés dans notre ventre, c’est dans la plus parfaite inconscience. Comment cela se fait-il ? Qu’est-ce qu’il est en train de créer en moi, là maintenant mon bébé ? Mystère. Aujourd’hui, la science a fait changer les choses et nous sommes mieux au courant de ce qui se passe. Nous pouvons par exemple aller rendre une visite échographique à ce miracle, mais, documentaire ou échographie, nous regardons comme un badaud s’esbaubit devant un spectacle qui lui est offert… Nous ne savons pas créer un chakra, pas plus que nous ne serions capable actuellement de créer un papillon ou un éléphant. Et même dans l’assemblage d’objets nous ne sommes pas tous égaux… Un jour, pour nous rendre service parce que nous avions déclaré forfait, un copain a démonté tout mon aspirateur en panne, et puis, quand il a eu toutes les pièces et toutes les vis par terre autour de lui, il n’a plus su quoi en faire, tout a fini à la poubelle. Vous imaginez qu’il nous a bien fallu ensuite un apéro consolatif ! Bref, notre ignorance nous incite à nous tourner vers la connaissance des chakras avec humilité et simplicité, et sans nous décourager. Si nous voulons absolument accompagner d’un sentiment l’approche de nos chakras, faisons comme le badaud devant le spectacle ou les parents devant l’échographie : émerveillons-nous de ce que nous découvrons.
Troisièmement, pas de reddition devant la difficulté ! Ce n’est pas parce que nous ne savons pas construire un chakra que nous ne savons pas le regarder, n’est-ce pas ? Alors, puisque le chakra est énergie, et que l’énergie est lumière, la méthode la plus indiquée pour le renflouer, le guérir etc. ne peut être que d’utiliser la lumière. En effet, si nous ne sommes pas les créateurs de la lumière, nous avons pourtant une action possible avec elle. Prenons l’exemple d’une maison, nous savons comment faire entrer la lumière le matin : nous tirons les rideaux et ouvrons les persiennes pour ne pas être coupés du soleil, de la source de lumière. Dans cette maison qu’est notre corps, ce genre de maison que les mystiques appellent un temple, il y a des volets et des portes, apprenons à les ouvrir. Et le soir, quand nous rentrons et qu’il fait noir, la première chose que nous fassions est d’allumer la lumière en appuyant sur un bouton qui amène l’électricité. Et même si ce n’est pas nous qui avons tiré les lignes, ça marche – en ce qui me concerne, je dirais même que ça marche encore mieux ! Dans notre corps aussi il y a des lignes d’électricité qui nous alimentent, et ça marche d’autant mieux que ce n’est pas nous qui les avons installées, il nous suffit de trouver le bouton.
Dans un cas comme dans l’autre le moyen d’éclairer est simple, il n’y en a pas d’autre : rétablir le lien avec la lumière. Dans l’électricité, le bouton d’action de la lumière s’appelle un interrupteur. Il se définit donc par sa possibilité de couper l’arrivée de la lumière ; en d’autres termes, sans notre véto, elle éclairerait toujours. C’est normal, c’est la nature de la lumière que d’éclairer. Nous aussi nous devons prendre conscience que la lumière de la vie est toujours là, qu’elle est toujours à notre disposition, parce que c’est sa nature de nous éclairer comme elle éclaire tout. Le blocage vient de nous, et c’est une bonne nouvelle parce que rien n’est désespéré alors, il suffit d’ouvrir les volets, de déplacer la position de nos boutons intérieurs de off à on. Certes, parfois, on n’a pas compris qu’on est dans le noir et on ne sait pas qu’il pourrait en être autrement si bien qu’on n’a même pas l’idée d’éclairer, mais parfois, un autre problème se pose : le bouton est coincé, le volet aussi. Ca arrive mais ça ne détruit pas la lumière, elle nous attend. Occupons-nous donc de ce qui coince, et qu’est-ce que c’est ? La crasse, la poussière, la rouille ? C’est quelque chose qu’il faut enlever. Le remède est donc le suivant : nettoyer. Nettoyer, nettoyer, nettoyer.
Le désir de nettoyer est le premier de nos outils. Il faut faire grandir ce désir. Pour faire grandir en nous le désir de nettoyer, il faut prendre conscience que ce sont nos pollutions qui nous empêchent d’être heureux et tranquilles, de rencontrer la joie immuable (mais non pas immobile) en quelque sorte, prenons conscience que nos désordres sont comme des négatifs de pellicule photo : ils indiquent la lumière, le noir indique le blanc. Croiser l’ancien entraineur de foot qui nous a ridiculisés nous retourne l’estomac chaque fois que nous le voyons ? Parfait. Écoutons notre estomac et faisons le travail pour lui. Quand le désir de nettoyage, appelé aussi purification atteint le tourment, c’est ce que les mystiques appellent la soif. Là c’est très bien, ça donne du carburant ! Donc il nous faut regarder du côté de ceux qui sont déjà dans la lumière. Regarder ceux qui sont heureux, les boddhisattvas, les saints, les sages de tout poil, chercher à en rencontrer en livre, en film, en vidéo, en chair et en os. Ce qui nous bouleverserait ne les fait pas frémir ? Comment ont-ils fait pour rester heureux dans des trajectoires souvent difficiles ? Par contraste, notre obscurité, c’est-à-dire notre inconfort, notre dépression, notre dépit, notre colère ou notre maladie vont nous insupporter de plus en plus, au point que nous crierons « Docteur faites quelque chose ! » et que nous accepterons d’entendre que le docteur est en nous. Ce n’est pas de notre faute si nous en sommes-là, mais c’est notre responsabilité si nous y restons…
Ensuite, fixons-nous des objectifs clairs et ne mettons pas toutes les pièces de notre vie en vrac sur le tapis comme fit mon copain bricoleur. Ayons de la méthode. Par exemple, dans le domaine sexuel ou amoureux, quel est notre plus mauvais souvenir ? Un sujet que nous pourrons élargir à « quel est notre deuxième plus mauvais souvenir ? » quand nous aurons désactivé le premier. Voyons aussi la responsabilité que nous avons prise par nos actions et renversons la question : « Quel plus mauvais souvenir avons-nous pu laisser à quelqu’un ? » Cela aussi se nettoie. Ce qui n’est pas parfait, attelons-nous-y, en nous contentant d’un problème à la fois. Et puis commençons par les petits problèmes : puisque nous sommes néophytes, nous n’allons pas nous attaquer à la bombe tapie en nous
avant d’avoir appris comment déminer, ou nous risquerions de sauter ! Laissons donc les horreurs de côté pour commencer, entraînons-nous à éclairer les petites ombres en discernant clairement d’abord l’intérêt que nous avons à nettoyer pour stimuler le désir. Le bébé qui reste debout pour la première fois quelques secondes est un bébé triomphal, nous les grands, quand nous aurons réussi à nettoyer un dysfonctionnement à notre portée, nous vivrons aussi le triomphe.
Nous savons que nous ne pourrons pas venir à bout de nos pulsions vers la cigarette en prenant une cigarette, et que l’idée de calmer notre colère en gueulant un bon coup n’est qu’une illusion. L’apaisement ne sera que passager, l’envie nous reprendra vite d’une autre cigarette ou d’une fureur nouvelle car ce n’est pas le plan qui nous a amené au dysfonctionnement qui nous en sortira. Faisons donc comme les petits enfants. Quand ça ne va pas et qu’ils ne trouvent pas de solution à leur difficulté, ils appellent papa-maman. Agissons de même. N’allons pas seuls à la rencontre d’un chakra qui souffre, relions-nous d’abord à la lumière et à l’amour. Comment ? Par une prière, une pratique de yoga ou de tao, par la détente et l’attention au souffle habité de lumière, de prana, de chi. Par l’immobilité tranquille et par une décision de confiance, en rappelant à notre attention toutes les parties de notre être dispersées dans les pensées et l’inconscience, c’est-à-dire en nous recueillant.
Les pratiques de yoga ou de tao, les traditions des hébreux, proposent diverses façons d’appeler à notre rescousse cette lumière qui ne vient pas de nous en l’attirant dans les chakras ou le canal central sans pour autant rentrer dans une révision de vie. Maître Chia enseigne par exemple comme pratique préalable à toute autre la connexion avec l’étoile polaire. Apprendre à utiliser les couleurs et les sons, apprendre à ouvrir le canal intérieur depuis le sommet du crâne jusqu’au périnée, apprendre les allers et retours qui nettoient comme on passe un écouvillon, (qu’y aurait-il de plus insensé qu’un ascenseur qui ne saurait pas descendre ?) apprendre à demander à l’énergie de tourner dans un sens ou dans l’autre à travers les douze chakras au niveau de la peau et les nettoyer par la circulation de l’énergie, ce qui forme une orbite que les taoïstes appellent orbite microcosmique ou petite circulation céleste. Apprendre encore à inviter l’énergie du ciel et de la terre à se rencontrer dans le cœur, comme le montrent des illustrations du Tibet, comme le montre aussi à tous les yeux le chandelier à sept branches à l’entrée du temple. Sept flammes, sept soleils qui s’unifient dans le bougeoir central sans pour autant disparaître de leur place. C’est ce même rendez-vous que représente aussi la rose épanouie au centre de la croix chrétienne et qui a donné leur nom aux Rose-Croix.
Et puis on peut aussi nettoyer par l’examen de notre existence, ce que Thérèse d’Avila appelait la « claire vision » tout en insistant sur son caractère désagréable quand on l’obtient ! Il faut du courage en effet pour voir certains aspects de nous qu’on préfèrerait différents, et du courage aussi parce que la rencontre d’un centre qui souffre amène forcément à la rencontre d’une souffrance : celle qu’on voulait nettoyer bien sûr, et peut-être aussi une autre dont nous avons le brusque souvenir : quand on écoute son corps, quand on lui demande ce qui ne va pas, il parle. On reçoit un souvenir, une douleur pas toujours localisée où nous l’attendions, une émotion. Alors, accueillir la souffrance, respirer dedans, lui parler, braver la peur, appeler la lumière que nous pouvons choisir blanche, dorée ou de la couleur du chakra correspondant, lui faire confiance même si on ne la voit pas et puis le moment venu, laisser se dissoudre cette souffrance, messagère inutile dès lors qu’elle a été entendue, ne garder que la lumière, la paix et le merci. Le merci et le partage d’un cœur reconnaissant à tous les êtres. Et peu à peu, découvrir pendant ces temps de descente intérieure qu’on peut souffrir et être tranquille et heureux en même temps parce qu’en nous coexistent le relatif et l’absolu.
Je n’aurai pas le temps de m’arrêter en détail sur chaque chakra, mais restons un peu avec le chakra du bas. On dit que les chakras s’épanouissent de sept en sept ans et que l’épanouissement de chaque chakra dépend en partie de la santé du chakra du dessous en sorte que si celui-ci dysfonctionne, cela se répercute en chaine. Si dans notre maison les fondations sont ratées, pourrons-nous être en sécurité au quatrième étage? Le chakra racine étant notre socle, c’est la base de tout notre développement ultérieur, il est sans jeu de mot, fondamental. Sur ce point toutes les traditions s’accordent : quand on veut commencer à se transformer, il faut absolument commencer là. D’ailleurs reprenant l’image de l’échelle de Jacob, nous voyons bien que pour qu’une échelle mérite son nom, il faut d’abord la caler correctement sur le sol. Sans bas, pas de haut.
Voilà pourquoi, bien qu’il soit dans notre corps le dernier stade de la descente de l’énergie dans la matière, c’est par lui qu’il faut entreprendre le chemin inverse du retour à la source. Et nous savons maintenant pourquoi il porte le numéro 1 et non 7… Quand on jouait à la marelle, le ciel était en haut, la terre en bas. Vous souvenez-vous ? Quiconque cherchait à sauter des cases sans partir de la terre, et même de son milieu, était disqualifié et ça n’a pas changé. Le jeu de la marelle est une véritable parabole de notre chemin sur terre, il nous dit que pour ne pas être disqualifié dans notre ascension vers le ciel, il faut commencer par le début, dans la terre.
Ce chakra qu’on nomme aussi chakra racine est comme son nom l’indique celui qui nous permet d’être bien enracinés dans la terre. Son symbole géométrique est le carré (c’est-à-dire en 3D le cube) et le cube représente la stabilité de la terre, comme la pierre d’angle biblique sur laquelle on construit le temple. Car cette stabilité dans la matière est la réponse de la terre à la stabilité invariable de Dieu, son sourire de connivence. Ce premier centre se nourrit dès le stade embryonnaire et son niveau d’action est très ancré dans l’inconscient. C’est le chakra de la survie physiologique sans lequel la course s’arrête au début. On l’associe au stade oral : sans tétée, bébé meurt, sans goûter, il ne connait rien.
Si nous avons reçu une bonne réponse à tous nos besoins élémentaires de sécurité, si nous avons été nourris, changés, dorlotés, si nous avons eu un toit, si nous avons eu chaud juste comme il faut au plan des conditions physiques et affectives, nous avons bénéficié des conditions de son plein épanouissement. Quand nous marchons, nous sommes amis avec la terre et nous communiquons de chaleur à chaleur, de poids à poids, « les pieds sur terre ». Du coup nous nous promenons dans une constante sécurité et confiance, l’argent comme le travail et la maison nous arrivent sans problème : notre organisme a intégré l’idée que les conditions matérielles sont parfaitement assurées et ensuite, ce que nous attendons se crée tout naturellement. Tout nous réussit. Par contre, si nous avons manqué de sécurité entre la conception et l’âge de sept ans, alors nous aurons un sentiment de carence et nous allons imprimer cette marque dans tous nos chakras supérieurs, ce qui amènera égocentrisme et repli sur soi. Même l’aisance financière, si elle nous arrive, ne parviendra pas à gommer notre inquiétude et ce sentiment prégnant de manque. Un grand manque de réponse à notre instinct de survie peut aller jusqu’à provoquer en nous des tendances suicidaires. Et si nous avons des enfants, pourrons-nous faire autrement que de leur transmettre ce que nous sommes ?
Certaines traditions ajoutent au territoire de ce chakra la force sexuelle puisque le départ de cette force se trouve au périnée mais, ayant dit assez de choses sur le chakra de la base, je vais concéder ces attributions au deuxième chakra : c’est dans le ventre qu’il y a l’utérus et le bébé. Ce chakra est considéré comme le plus important (oui, d’accord, le deuxième plus important, après le premier !) par les japonais qui le nomment hara et les taoïstes qui en font le foyer central du bas du corps qui va des pieds au diaphragme, le nommant tan tsien inférieur, puis simplement tan tsien.
Il se situe géométriquement au centre du corps entre les pieds et la tête, si bien que tous les élèves des arts martiaux apprennent à rester là en connexion vers la terre. Au centre ça ne bouge pas et l’œil du cyclone est d’un calme absolu, au contraire de la périphérie. Pour traverser l’existence dans notre corps avec calme et force, pour agir dans une action juste, il faut apprendre à connaître et habiter notre centre du ventre, c’est-à-dire y laisser la conscience posée dans l’attention au Chi. Selon les Taoïstes, dans le ventre le chi est un océan. Le ventre est le lieu tendre, la terre meuble qui accueille le grain du Royaume de Dieu, c’est-à-dire la force du pouvoir divin. Mais il est obstrué aussi par les mémoires sexuelles les nôtres et celles de nos ancêtres, mémoires de grossesse, d’accouchement,d’avortements et de viols. Pour le nettoyer, nous devons nous coltiner avec toutes ces mémoires, depuis la plus petite enfance. Qui nous a dérangés dans ce domaine pour la première fois ? La sensualité et la sexualité nous perturbent depuis l’enfance et si nous ne faisons rien, ça ne passera pas tout seul. Nous serons comme ce vieux solitaire sur son lit d’hôpital qui exhibe son sexe dès qu’il passe quelqu’un dans le couloir. Est-ce vraiment ce que nous voulons ?
Et pour le chakra de l’estomac, entrons dans la peur de manquer de nourriture ancrée dans les cellules depuis la préhistoire. Sommes-nous capables d’une simple diète sans nous sentir mal, énervés dès le matin ou totalement déprimés ? Sommes-nous affaissés sur notre plexus solaire en avalant nos rayons ou plastronnons-nous excessivement comme des matamores ? Le plexus solaire, c’est le rayonnement de notre lumière terrestre dans la clarté de la pensée et l’affirmation de notre personnalité, c’est l’étage de la liberté. Les anciens disaient que sa constitution était achevée à 21 ans, ancienne date de la majorité.
Le chakra du cœur accueille l’amour inconditionnel et universel, mais aussi le lieu de nos amours, de notre besoin d’être aimé. Pourquoi avons-nous ce besoin d’être aimé sinon parce que nous n’avons pas su tourner notre manque vers la source intarissable et parvenir à nous aimer nous-mêmes ? Dans la plupart des cas, nous tombons amoureux, nous ne nous aimons pas, notre chéri ne s’aime pas non plus, et pourtant, tous les deux nous voudrions nous aimer… ce n’est pas gagné !
Le chakra de la gorge est à l’entrée de la porte étroite du cou. Si nous avons la gorge serrée, les cordes vocales fragiles, des écoulements du nez, des angines, si nous avons les épaules remontées, les mâchoires crispées, la langue sans repos comme ces pauvres vieilles langues qui se tordent dans les hospices entre des gencives édentées, ce sont de bonnes indications pour nous intéresser à la façon dont nous communiquons. Nos paroles véhiculent-elles la peur, la rétention de notre petit pouvoir, le refus d’écouter et d’entendre ? Chuchotons-nous ? Claironnons-nous ? Savons-nous nous taire ? Est-ce bien seulement l’amour qui monte jusqu’à nos lèvres ? Quand la parole est habitée de lumière et d’amour, elle est la parole de la conscience, c’est la parole d’or. Elle est parole magique et puissante, parole agissante, créativité. Ce centre est associé à l’ouïe de ce qu’on entend sur la terre et de l’intuition, la voix de notre petit doigt. Est-ce que nous nous reconnaissons dans l’épanouissement de notre cinquième centre ? Il faudra bien pourtant le travailler pour passer la porte dite de la connaissance et rencontrer la sagesse, la conscience qui a son trône en ajna chakra, et qu’on appelle le troisième œil.
De quoi est fait notre mental ? Dans la tête, qu’est-ce qui nous terrorise encore en politique ou religion quand nous y pensons ? Les nazis ? L’inquisition ? L’enfer ? Disons-nous des phrases comme « Je pars du principe que… J’ai toujours dit que… Moi j’estime que… etc. » Avons-nous encore des principes ? Des jugements sur les autres civilisations ? Et si nous avons réussi, en sommes-nous vaniteux ? Pire, en tirons-nous de l’orgueil ? Vite, descendons tout seuls de cette échelle avant que la vie ne nous bascule car le point commun de toutes ces pensées est qu’elles sont marquées par notre histoire personnelle et tout ce qui fait notre vie de bipède séparé des autres. L’orgueil a ses fondations dans le sable de notre égo. A mesure que nous nettoyons et que tombent les taies de notre œil intérieur, nous accédons à une compréhension non conditionnée de ce qui est, à l’éveil, au satori des japonais. Alors de ce point comme avec un périscope, nous pouvons voir ce qui tire à hue et à dia dans nos autres chakras, les aligner et y amener la sagesse. De là, dit-on, entrer dans tous les univers.
On ne dit rien du chakra coronal qui est au-delà, ou en-deçà des mots. Ça tombe bien, vu l’heure…
Voilà. Le chemin est long, il débouche sur un chemin sans chemin, mais une excursion peut être belle des les premiers pas, choisissons de voir ainsi notre voyage intérieur. Et même si la balade est éprouvante, même si nous sommes atterrés par l’ampleur de la tâche, surtout ne nous laissons pas décourager, Ne croyons pas que nous n’avons pas assez de force. Nous sommes submergés ? Mais il faut un commencement à tout. Il a fallu un commencement à notre tristesse, à notre colère, à notre frustration. Comme ces petites bêtes qui poussent des boules de terre de rien du tout jusqu’à ce qu’elles deviennent énormes, nous avons, nous aussi poussé notre petite crotte de colère et d’angoisse et elle a grossi à chacune de nos pensées de jour en jour jusqu’à l’oppression. Il nous en a fallu, de la force et de la persévérance. Prenons-en conscience et avec l’aide de l’amour divin, servons-nous en pour rouler notre boule de lumière. Elle aussi, elle commence par le commencement : une courte pensée, un oui. Peu à peu, au lieu de vivre dans le tourment ou le tripatouillage interne, nous nous laisserons rencontrer par la joie, la jubilation, la jouissance, et rayonnant de nos sept soleils, nous offrirons l’arc en ciel.
Françoise Gabriel